La transition écologique doit accélérer et devenir transformation écologique…
Ce sont les mots de la Secrétaire Générale de la CFDT, Marylise Léon.

Airbus s’est engagé résolument dans la décarbonation, avec un objectif “zéro émission” en 2050 reposant entre autres choses sur un nouvel avion décarboné en 2035 et l’utilisation d’ici là de quantités de plus en plus importantes de carburants dits soutenables (Sustainable Aviation Fuels).

Pour notre périmètre Airbus interne, le programme High 5+ se développe pour réduire les émissions de Composés Organiques Volatils (VOC), la consommation d’eau, ou bien encore les déchets.

Par ailleurs, des communautés d’employés Airbus engagent de plus en plus d’initiatives pour réduire les impacts de nos activités sur l’environnement, la biodiversité, l’eau : Airbus Greeners, Cycle to Work, Éthique Animale, Iode, Fresqueurs du Climat et d’autres encore sont très actives et les idées et informations pour agir sont nombreuses.
Enfin, la Commission Développement Durable, bon exemple de collaboration de l’ensemble des Organisations Syndicales mais aux moyens encore limités, offre des services au sein de l’AISC.

La CFDT s’engage elle aussi, et plus que jamais, pour un futur plus équitable, condition sine qua non d’un futur soutenable : n’est-ce pas là le symbole du “Colibri” que nous prônons depuis 5 années, à savoir que chacun doit faire sa part à hauteur de ses possibilités ?

Sur tous ces sujets qui conditionnent l’avenir de l’entreprise et de tous ses salariés, que proposons-nous ?

Les propositions de la CFDT / Pour un futur plus équitable

En 2019, au début du précédent cycle des élections professionnelles, nous avions publié les 24 propositions de la CFDT Airbus pour l‘environnement dans notre Colibri spécial Environnement.
Nous en rappelons ici le contenu et le besoin de les poursuivre et de les compléter.

RECHERCHE
En 2019, la CFDT demandait d’augmenter significativement les investissements de Recherche sur l’énergie, les matériaux et la réduction des traînées de condensation.
Où en est-on ?
Le thème de l’énergie, dominé par le SAF et l’hydrogène, pose désormais le problème de l’accessibilité aux ressources : y aura-t-il suffisamment d’énergie et de ressources non fossiles disponibles pour tous les secteurs d’activités demandeurs, et pas seulement l’aéronautique ?
La CFDT demande à la Direction d’Airbus de bâtir un véritable plan de gestion des risques associés, pour nos activités et pour assurer un avenir durable à tous nos salarié.e.s
La CFDT n’a pas vocation à orienter les recherches d’Airbus, mais elle a la volonté de pousser Airbus à investir plus massivement dans la Recherche ! La situation commerciale d’Airbus nous permet d’accélérer et d’augmenter très fortement nos efforts de recherche, maintenant !

DÉPLACEMENTS
La CFDT demandait à la Direction d’associer les salariés et leurs représentants dans la conception d’un plan de mobilité d’entreprise ambitieux, des navettes Airbus électriques, d’améliorer les parcours vélo, plus de parkings vélo, de mettre enfin en place une indemnité vélo et enfin d’augmenter à 85% le remboursement des abonnements de transports collectifs.
Où en est-on ?
La situation s’est améliorée mais le nombre de parkings vélos reste insuffisant, leur équipement (bornes de recharges des batteries, casiers…) ainsi que le standard des sanitaires doivent être améliorés (voir nos propositions sur les parkings vélos et les sanitaires sur notre site).
Il faut renverser la logique voiture / vélo et offrir un vaste espace de parkings vélos aux salariés d’Airbus… quitte à rogner sur la place donnée à l’automobile !…

Certains lieux de passage des vélos restent dangereux (zone aéroportuaire par ex.). La CFDT demande qu’un effort supplémentaire important soit consacré par Airbus dans ce domaine.

La CFDT propose d’encourager l’utilisation du vélo via des offres ciblées pour les vélotaffeurs : maintenance à prix réduit en partenariat avec une association de réinsertion pour de l’emploi local, massage /ostéo en partenariat avec l’IPECA, etc.

Sur les vélos de service, la Direction a proposé des vélos électriques en prêt, suite en particulier au problème du parking P1. Cette offre devrait être pérenne afin que tous les salariés Airbus qui souhaitent tester et utiliser ce mode de transport vertueux puissent le faire sur le long terme.

En complément, la voiture de fonction pourrait être remplacée par des avantages plus vertueux pour l’environnement.

La communauté Cycle 2 Work a fait une enquête que nous avions relayé, concernant l’indemnité vélo, avec plus de 2500 réponses favorables. La CFDT demande à ce que la négociation sur ce sujet soit ouverte dès début 2024 pour sa mise en place rapide.

La CFDT demande la mise en place du remboursement des abonnements aux transports collectifs à hauteur de 85%.

Concernant les navettes, la CFDT propose de mettre en place des navettes électriques sur site et de remettre en place la navette Airbus qui desservait la gare de Colomiers.
Nous demandons également à la Direction d’Airbus de mettre en place plus de synergies et de partenariats avec les réseaux et acteurs de transports en commun et modes doux pour démultiplier les possibilités de venir sur site.

Encourageons également le covoiturage via des places de parking réservées sur le site et de poursuivre le partenariat avec Karos.

TÉLÉTRAVAIL
La CFDT a demandé d’étendre l’accord de télétravail et de mettre en place des télécentres.
Où en est-on ?
Le télétravail chez Airbus depuis la mise en place de l’accord en 2018, reste invariablement 2 jours par semaine maxi, et même plutôt 3 jours sur site par semaine.
Les salariés se sont exprimés dans notre enquête pour plus de souplesse !

Les télécentres restent totalement absents des solutions proposées par Airbus, alors même que les différents sites Airbus à et autour de Toulouse (Blagnac, Saint-Martin, Saint-Eloi, Labège…) pourraient déjà offrir une telle possibilité et ainsi réduire les déplacements
La CFDT demande à ce que les télécentres de qualité puissent être proposés aux salariés Airbus.

ALIMENTATION
Dans les cantines, la CFDT a milité pour augmenter l’offre de repas végétariens et réduire les déchets.
Où en est-on ?
L’offre et la qualité des repas végétariens a été considérablement améliorée dans toutes les cantines. L’évolution est donc positive. Beaucoup d’idées et d’initiatives sur ce sujet sont proposées par la communauté Éthique Animale.
La réduction et le tri des déchets sont proposés, mais leur utilisation effective par l’ensemble des salariés reste sujette à caution..
La CFDT demande la mise en place d’indicateurs de suivi de l’efficacité de ces dispositifs. La CFDT encourage le développement de réseaux de circuits courts et de proximité via la commission restauration.

BIODIVERSITÉ
Nous proposions en 2019 de mettre en place un plan “Nature sur les sites Airbus” qui contribue à la préservation de la biodiversité sur les sites industriels Airbus et à leur végétalisation.
Où en est-on ?
La CFDT souhaite que les salariés et les communautés qui se préoccupent quotidiennement des sujets environnementaux soient plus impliqués dans les choix de la Direction. La CFDT encourage la Direction à développer toutes les initiatives qui contribuent à enrichir la biodiversité sur les sites Airbus.

EPARGNE SALARIALE
Un fond a été créé à l’initiatives de salariés. La CFDT, et les autres représentants au comités de surveillance doivent s’assurer que ces fonds répondent bien aux critères attendus.

GOUVERNANCE D’ENTREPRISE
La CFDT milite au niveau national pour une plus grande démocratie dans les entreprises pour que l’on donne enfin leur juste place aux travailleurs dans les décisions qui les concernent !
Le constat est malheureusement décevant sur l’implication des représentants des salariés dans la démarche RSE d’Airbus, alors même que l’entreprise prône les bienfaits de la collaboration sur tous les fronts !

COMMENT AGIR, ENSEMBLE !

Les leviers de la CFDT pour une transformation juste

Quel est le rôle de la CFDT dans la lutte contre le réchauffement climatique ? Comment la CFDT peut-elle mettre en œuvre une transition écologique juste ?
Face aux défis climatiques, il est fondamental de lier environnement et social, c’est l’idée de la transition ”juste”. En effet, les changements climatiques impacteront au moins la moitié de la main-d’œuvre mondiale, soit environ 1.5 milliards de personnes.
Cette transition ne doit laisser personne au bord du chemin, c’est cette volonté qui a forgé la création du Pacte du Pouvoir de Vivre, lancé en 2019 par la CFDT et 18 associations, qui compte aujourd’hui plus de 60 membres, acteurs des solidarités envers les plus démunis, les migrants et les personnes vulnérables, de la protection de l’environnement, du monde étudiant, du monde du travail, de l’éducation populaire, de l’économie sociale et solidaire et de la mutualité.

Le Pacte du Pouvoir de Vivre a pour ambition de dessiner des propositions concrètes visant à bâtir une société écologique, sociale et démocratique. Aujourd’hui, 90 propositions ont été formulées collectivement, à l’adresse des politiques, des entreprises, et plus largement de tous les acteurs de la société.
Par exemple, pour le Pacte du Pouvoir de Vivre, il est nécessaire d’instaurer en France un ticket mobilité durable permettant aux citoyens d’accéder à l’ensemble de l’offre de transport collectif.

Au niveau national, la CFDT participe au Conseil National de la transition écologique, consulté sur les projets de loi concernant, l’environnement ou l’énergie et sur les stratégies nationales relatives au développement durable, à la biodiversité et au développement de la responsabilité sociétale et environnementale des entreprises et la stratégie bas-carbone. La CFDT est également présente au Conseil Économique, Social et Environnemental (CESE), troisième Assemblée citée dans la Constitution avec l’Assemblée Nationale et le Sénat. Historiquement, la mission du CESE est de conseiller le Gouvernement et le Parlement dans l’élaboration des lois et des politiques publiques.
La CFDT a récemment voté favorablement un avis important concernant la consommation durable : favoriser une économie de la sobriété pour passer de la prise de conscience aux actes.

La CFDT a signé l’Accord National Interprofessionnel sur la transition écologique.

Au niveau Européen, la Confédération Européenne des Syndicats (CES), dont Laurent Berger était le président, agit pour pousser l’Europe à poursuivre ses objectifs environnementaux, et les accompagner par une stratégie de transition sociale juste. Au niveau international, IndustriAll Global Union poursuit le même objectif.
Au niveau de l’entreprise, depuis la loi Pacte*, l’article 1833 du Code civil précise que l’entreprise « est gérée dans son intérêt social, en prenant en considération les enjeux sociaux et environnementaux de son activité». Pourtant la RSE (Responsabilité Sociale et Environnementale) se résume souvent à une démarche unilatérale des directions d’entreprise sans véritable association des parties prenantes que sont les salariés et leurs représentants.
Il existe par ailleurs des mécanismes obligatoires, comme la loi du 16 avril 2013 relative à l’indépendance de l’expertise en matière de santé et d’environnement et à la protection des lanceurs d’alerte. De plus, la loi du 27 mars 2017 sur le devoir de vigilance des sociétés mère et entreprises donneuses d’ordre oblige les entreprises de plus de 5000 salariés en France, à élaborer et publier un plan de vigilance.

Enfin, la loi « Climat et Résilience » élargit les prérogatives des CSE aux questions environnementales. En effet, les aspects environnementaux des projets présentés par la Direction doivent être abordés dans les CSE.
Airbus s’est engagé résolument dans la prise en compte et la réduction des conséquences de ses activités sur le dérèglement climatique et plus généralement sur l’environnement et la société mondiale, il est fondamental qu’une implication plus importante des parties prenantes que sont les salariés et leurs représentants dans la démarche RSE, sous toutes ses formes, soit opérée.